Parfois, c’est au travers du ressenti et des réponses des autres que nous apprenons ou ré-apprenons des leçons simples. En ceci, j’ai été à la fois l’auteur et la victime.

Le BDSM est un style de vie non-conventionnel. Il est composé de gens qui sont sortis des limites conventionnelles de la société. Chacun de nous, à notre manière, avons lutté avec les étiquettes, le mépris, l’incompréhension, la très réelle menace d’une action en justice, parmis une myriade d’autres problèmes. Pour survivre, nous cherchons à nous rapprocher des autres, pour partager nos irrésistibles besoins, pour être compris, nous nous rapprochons les uns des autres. C’est notre Communauté !

Unity

Internet et ses technologies associées ont créé un changement phénoménal. Pour la première fois, il y a un espace facilement accessible, ou un chemin pour lier nos intérêts commun ensemble.  Ceci a créé quelque chose de particulier. Parmis ces choses, ça a créé des classes élitistes à l’intérieur même de la communauté. Avec l’afflux massif de gens dans la communauté (du moins sur internet), une quantité pléthorique de règles et de régulations sont apparues. Les lois de domination/soumission en ligne sont acceptées selon la personne qui les dicte sur le moment.

J’observe et je vois la construction improvisée de pièges, de nouvelle étiquettes, de nouvelles règles, de nouvelles limites à tenir. Le langage a évolué, il semble y avoir un effort pour rendre la communauté “politiquement correcte”, principalement par l’influence de ceux qui l’intègrent aujourd’hui. J’ai trouvé qu’une chose était vraie dans ma vie à ce sujet. Les étiquettes, les limites, les règles et les jugements sont la création des autres pour rendre la catégorisation des gens plus facile. Les étiquettes sont rarement valides ou précises, elles tendent à limiter l’expansion, la créativité et l’exploration. Les limites sont des barrières ou des murs pour garder le “bizarre” à l’intérieur, soigneusement éloigné des gens “normaux”. Les règles existent pour le confort des gens qui les créées. Le jugement est toujours subjectif. Finalement, on devient victimes de nos juges.

Qu’est-ce qui est réel ? Qui vit par procuration ? Vous devez être ceci pour être un Dominant ! Vous devez faire cela pour être un soumis ! Tu ne chatteras pas sans profil. Tu vas te conformer aux nouveaux standards de bonne conduite ou du kink. Votre kink est mauvais, seul le mien est acceptable. Les fétichistes devraient être évités ou expulsés des salles de la nouvelle élite ! Va voir ceux de ton groupe, tu n’es pas des miens, donc je te bannis ! N’importe qui sortant de votre vision personnelle, de votre groupe de confort, devrait être maltraité, leurs opinions éprouvées ou ridiculisées.

Comme c’est tellement vanille !!! Tout ce dont nous nous plaignons, nous le re-créons. Quand nous en sommes victimes, ce sont eux les méchants… Mais quand nous en sommes les auteurs, il y devrait y avoir des raisons acceptables… FAUX !!!

La communauté devient pansexuelle ou unie pour une raison, une excellente raison. L’unité c’est le pouvoir. La ségrégation, les divisions, polarités, isolations, créent l’incompréhension, la peur et même la haine. De nombreux aspects du BDSM sont illégaux, la plupart sont considérés comme abominables par la société. Il est épouvantable de voir les gens au sein de cette communauté se retourner les uns contre les autres.

Je ne suis pas maintenant, et ne serai JAMAIS politiquement correct. Je ne bougerai pas les nouvelles règles dessinées pour limiter, piéger ou exclure. Je ne me reconnais pas très bien au travers des étiquettes, ni ne m’inquiète du fait que certains y voient une difficulté. Le fait qu’ils ne se sentent pas à l’aise les regarde. Je ne cherche qu’à être moi-même, dans l’entièreté de ma vision personnelle. C’est un exercice et un challenge de ne pas écraser les autres pour m’élever moi-même. Je n’attends rien de qui que ce soit pour voir des choses, éprouver des choses ou savoir des choses, de la même manière. Leurs choix, styles, idées ne peuvent et ne doivent être que les leurs, à eux seuls… uniques. Il est vrai que je juge sévèrement certaines pratiques non-consensuelles (avec des enfants). C’est en moi interdit au-delà de toute justification. Au-delà de ça, j’essaie de donner aux autres le respect de leurs choix.

Bien sûr, j’ai une opinion. Oui, je suis bavard à propos de ces opinions. Néanmoins, ce sont mes opinions. À notre époque, il est important de se remémorer que chacun d’entre nous doit vivre pour ses idéaux personnels. Quand on exclut des gens, qu’on les rabaisse, qu’on les étiquette, en vérité, on se rabaisse nous-même. Il n’est pas nécessaire que nous partagions les fantasmes de tout le monde, mais ça l’est que nous respections et montrions notre respect envers chacun. Si nous voulons être respecté, alors nous devons montrer et donner ce même respect aux autres.

Je tâcherai, pour ma part, de ne pas dénigrer ceux qui errent en ligne sans profil. (J’aime les profils, principalement parce j’aime parler… beaucoup… et je suis bruyant !). J’essaierai de les assister ouvertement à parler d’eux alors qu’ils explorent de nouvelles choses dans leurs vies. Ça n’est pas un crime d’être nouveau ! Ça n’est pas un péché d’être un cyber SM’er. Qui n’a jamais été débutant ?

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